Le Mot du Psychologue (suite 3)

Mardi, 23 juin, 2020

Chers lecteurs, j’aimerais vous adresser ma nouvelle lettre en l’introduisant par ces pensées : 

  • Soyons optimistes à l’idée qu’ensemble nous vaincrons la covid-19,
  • Restons objectifs car le virus circule toujours et fait encore de nombreuses victimes,
  • Gardons en mémoire : Vigilance , anticipation et prudence. 

Nous avons tous attendu la première phase du déconfinement, synonyme deliberté retrouvée et des chaînes de contraintes brisées. Ce fut pour beaucoup d’entre nous un moment d’euphorie qui restera dans les mémoires.Pour d’autres, ce fut la crainte d’une nouvelle vague à l’idéed’un relâchement ou du mépris des principes de prévention sanitaire et des mesures barrières.

 Il m’a semblé intéressant de vous interpeler sur une vision réaliste de la situation que nous venons de vivre.

 De façon inhabituelle, une partie de cette lettre se traduira par une série de questions auxquelles chacun pourra répondre dans son for intérieur :

  •  Quelles ont été mes appréhensions face à cette crise ?
  • Comment ai-je pu m’adapter ?
  • Quelles ont été mes ressources physiques, mentales et psychologiques pour affronter le confinement ?
  • Qu’ai-je appris et qu’ai-je retenu ?
  •    Ai-je envie de vivre autrement aujourd’hui ?
  • Quelles sont mes nouvelles résolutions ? Est-ce que je les applique ou est-ce que je les adapte ?
  •  Quelles sont mes priorités aujourd’hui ?
  • L’ordre de priorité accordé au matériel, au relationnel, à la spiritualité, etc., a-t-il changé ?

 Répondre à toutes ces questions de façon rationnelle et sincère, c’est prendre la mesure de l’impulsion dont j’ai besoin pour rentrer dans la 2ème phase du déconfinement.

 L’expérience que nous venons de faire pendant cette crise sanitaire inédite a probablement modelé notre caractère et modifié certains de nos comportements. Elle a très vraisemblablement affiné nos choix en mettant en exergue l’essentiel. Ce fut comme un rappel à l’ordre de notre psychisme qui demande un allègement de la charge émotionnelle que nous lui imposons trop fréquemment et parfois sans raison. Pour l’alléger sur le long terme et ne plus nous retrouver envahis par cette tension émotionnelle, mieux vaut acquérir de meilleures habitudes que voici :

  •  Apprendre à distinguer nos désirs de nos besoins profonds (autrement dit quand nous ressentons une envie urgente demandons-nous de quoi  avons-nous besoin à ce moment précis ?)
  • Réduire tout à l’essentiel (ce qui est en excès prête à confusion, nous n’avons pas le temps de profiter réellement de tout ce que nous avons)
  • Ne garder que le beau et l’utile (il vaut mieux investir dans un seul objet d’excellente facture plutôt que dans dix de qualité moindre, préférer les pensées centrées sur ce que nous aimons et admirons et celles qui nous aident à avancer)
  • Préférer l’authenticité à la quantité (évitons de substituer la qualité à la quantité ; privilégions les relations simples et sincères ; recherchons le naturel plutôt que l’artificiel)
  • Rester soi-même (il ne suffit pas de posséder beaucoup de choses pour impressionner.Il faut aussi savoir les apprécier et les harmoniser)
  • Privilégier l’espace et le silence (eux seuls permettent de se ressourcer et de se vider la tête afin de faire de la place aux  idées et pensées nouvelles)
  • Posséder sans être possédés (Vivre avec moins permet d’apprécier pleinement ce qui apporte des joies spirituelles ou intellectuelles ; il ne faut pas accorder aux objets plus de prix qu’aux expériences et qu’à soi-même)
  • Rester le plus libre possible (c’est en ne s’attachant ni aux objets, ni aux idées, ni à l’image que l’on veut donner aux autres que l’on devient maître de soi, autonome, c’est-à-dire plus libre)
  • Prévoir l’avenir pour profiter du présent (nos plus grandes peurs ? Devenir un jour très vieux, malades, pauvres ou seuls. Autant prévenir le mal en faisant tout ce qui est en notre pouvoir aujourd’hui pour retarder l’inéluctable. Ces craintes auront alors moins d’emprise)
  • Nourrir un sentiment d’abondance (prenons le temps de cultiver nos dons, d’embellir notre vie, de profiter pleinement de tout ce que nous avons en nous et autour de nous. Cela nous évitera d’aller chercher ailleurs une richesse qui est déjà là, ici et maintenant. Vivre avec peu n’empêche pas de vivre dans l’élégance et le raffinement).

 

Pour mieux se préparer aux situations de crise et aux épreuves de la vie,

il ne nous reste plus qu’à expérimenter ces propositions.

La vie reprend son cours normal.

Le virus circule toujours.

Restons prudents 

 

Et...Vivons !

Catégorie: 
Fin de publication: 
Mardi, 23 juin, 2020